Protéine végétale

Mieux rémunérer les colzas riches en protéines dès 2022

Article rédigé le 26 janvier 2022

Rehausser les taux de protéines dans les graines de colza, c’est possible, grâce à la sélection variétale et aux pratiques agricoles. Pour accompagner cette transition, Saipol lancera une rémunération adaptée, dès la récolte 2022. Les transitions alimentaire et énergétique financent la transition agricole.

Lors des rencontres OleoPro organisées à Paris, Loïc Godnair, responsable Filières Saipol, a annoncé le lancement d’une offre additionnelle pour rémunérer la teneur en protéines des graines de colza. Elle sera proposée dès la campagne 2021-2022, dans la cadre des contrats et pratiques tracés.

Loïc Godnair
Aujourd’hui, nous avons fait en sorte que la transition énergétique liée à la production d’énergies bas carbone issue des oléagineux finance la transition agricole vers des pratiques de conservation et de stockage de carbone dans les sols. Dès 2022, en nous concentrant sur la protéine, nous allons compléter le dispositif afin que la transition alimentaire finance également la transition agricole !
Loic GODNAIR, Responsable Filières Saipol

Concrètement, les producteurs pourront cumuler le bonus obtenu grâce à leurs pratiques limitant les émissions de GES à celui lié aux pratiques augmentant le taux de protéines dans les graines.

Les semenciers proposent déjà des variétés avec des critères associant la teneur en protéines et la qualité de l’huile. La recherche s’accélère. La sélection variétale sur les oléagineux créera plus de valeur au sein de la filière. Laquelle aura aussi besoin de s’organiser, notamment en séparant les graines riches en protéines des graines standard. Ces ajustements doivent être à terme financés par le marché.

Des points protéines en plus, des surfaces agricoles libérées

Par ailleurs, l’huile issue de ces graines à bas GES et à haute teneur en protéines sera valorisée par Saipol sur le marché des énergies bas carbone ou via le biocarburant Oleo100. La non-mobilisation de surfaces supplémentaires pour produire ces graines est aussi un atout auprès des acheteurs. Avec une concentration en protéines à 38 %, voire 40 % dans les tourteaux de colza et de tournesol, contre 34 % actuellement, la filière alimentation animale pourrait se passer de 1 à 2 Mt de soja importé, libérant ainsi 350 à 700 000 ha au Brésil.

Emelie Halle
« En développant les énergies renouvelables à base d’oléagineux, nous co-produisons de la protéine pour les élevages français. Avec ces nouvelles variétés de colza, nous allons aussi accroitre notre souveraineté alimentaire et réduire la déforestation importée pour l’alimentation. C’est une réponse concrète aux attentes de nos clients et à la vision de l’Europe sur les énergies issues de la biomasse. »
Emelie HALLE, Responsable de la solution OleoZE chez Saipol