OLEOZE

Bientôt la cinquième bougie pour OleoZE, Saipol dresse le bilan de sa démarche bas carbone

Article rédigé le 12 février 2024

Si les évolutions réglementaires ont nécessité de nombreuses adaptations et de l’agilité pour sa démarche bas carbone, Saipol compte bien poursuivre son développement et mettre son expertise en durabilité, acquise avec OleoZE, au service de nouvelles filières en quête de décarbonation à l’amont et à l’aval. 

C’est en partant du constat que les graines oléagineuses françaises durables étaient en perte de compétitivité sur les marchés européens et avec l’ambition de valoriser l’agriculture pour sa part de solution face au changement climatique, que Saipol a lancé en 2019 la première démarche bas carbone pour les oléagineux français : OleoZE. « On a révolutionné le marché en passant d’une écologie punitive à une écologie positive en mettant en place un complément de revenu pour l’agriculteur » se souvient Emélie Halle, responsable de l’approvisionnement bas carbone chez Saipol, à l’origine du projet. « Il fallait s’assurer que la valeur captée par la commercialisation de biocarburant à haute réduction de GES, grâce aux pratiques agricoles favorisant le stockage de carbone, financent bien les bonnes pratiques engagées par les agriculteurs. » C’est ainsi qu’OleoZE a fait son apparition dans le paysage agricole en réalisant la traçabilité des pratiques agricoles ferme par ferme et en apportant la transparence sur les bonus GES à tous les acteurs de la filière oléagineuses grâce au digital pour la filière des oléagineux bas carbone.

" Sables mouvants " réglementaires

Année après année, Saipol a renforcé son expertise en durabilité, traçabilité et valorisation du changement des pratiques, et ce, dans un contexte réglementaire en évolution permanente. La plus récente, l’Acte délégué ESCA, entré en application en Europe depuis le 1er janvier 2024, a fait carburer les équipes Saipol « nous avons un regard terrain et nous sommes conscients des difficultés de mise en place de certaines mesures dans les exploitations. Nous sommes le plus pragmatique possible et notre priorité est de préserver les intérêts de la filière » insiste Emélie Halle. C’est ainsi que, sous l’impulsion de Saipol, avec l’engagement des organismes stockeurs et des organisations professionnelles, près de 10 000 agriculteurs ont pu sécuriser leur éligibilité à un meilleur bonus GES pour 5 ans (clause grand-père dans le cadre de l’évolution de la réglementation ESCA). Malgré ces incertitudes et des importations frauduleuses d’huiles usagées qui ont pesé sur le marché du biodiesel, Saipol est resté acheteur de graines oléagineuses bas carbone via OleoZE, mais les volumes ont plafonné à 135 000 tonnes pour une moyenne de 97% de réduction de GES. 

« On a l’impression d’être sur des sables mouvants » mais pour Emélie Halle ces évolutions réglementaires permettent de « structurer la filière en tirant tout le monde vers le haut ». Saipol analyse le cadre réglementaire à venir, comme étant favorable au développement des graines bas carbone issues de l’agriculture régénératrice, avec l’application de RED III notamment, qui va obliger les États membres à revoir leurs mandats d’incorporation à la faveur des biocarburants à haute réduction de GES. Pour la suite « on reste acteur et on investit sur l’avenir » souligne Emélie Halle. En 2024, pour répondre au besoin d’accompagnement réglementaire de la filière et permettre aux coopératives et aux négoces de poursuivre l’engagement dans les meilleures conditions d’encore plus d’agriculteurs dans leur transition, Saipol met en place un partenariat durable d’engagement appelé programme Impact. Emélie Halle précise, « si l’outil OleoZE reste le cœur du calcul et de la rémunération transparente des pratiques agricoles régénératrices pour tous, le programme Impact est construit pour les organismes stockeurs qui seuls, par l’accompagnement technique des agriculteurs engagés, permettront la montée en puissance des volumes collectés. »  

20 millions d'euros reversés à l'amont agricole

Près de 5 ans après la commercialisation des premiers volumes de graines oléagineuses bas carbone via OleoZE, 11 000 pratiques agricoles durables ont été valorisées et plus de 700 000 tonnes contractualisées à un bonus GES moyen de 29€/t. Mais pour Emélie Halle, s’il y a une fierté à mettre en avant c’est bien d’avoir reversé plus de 20 millions d’euros à l’amont agricole via le bonus GES, « nous pouvons être fiers d’avoir réussi à proposer la meilleure valorisation du marché pour les graines de colza et tournesol en lien avec des pratiques agricoles régénératrices, même s’il faut l’admettre, notre action porte spécifiquement sur les surfaces oléagineuses de l’exploitation ».   

Côté projets, Saipol n’est pas en reste pour son outil OleoZE. Si aujourd’hui le débouché le plus rémunérateur est sans conteste celui des biocarburants, Saipol compte poursuivre son développement pour rester le leader de l’approvisionnement bas carbone, en mettant son expertise en matière de traçabilité, durabilité et valorisation du changement des pratiques au service d’autres filières, pour accompagner l’amont et l’aval vers la décarbonation et les pratiques agricoles régénératrices de l’ensemble de la rotation pour l’ensemble des débouchés